25/03/2020

Concilier confinement et garde d’enfants : les mamans s’expriment !

Sommes-nous faits pour vivre confinés, chez nous, avec des enfants pendant plusieurs semaines ? La réponse des parents est sans appel : NON ! Au sein du Groupe LIP, de nombreux salariés sont également parents. Nous avons alors interrogé trois mamans en arrêt de travail afin de recueillir leurs impressions. Entre deux activités, elles ont exprimé leurs joies… et leurs peines.

Non, nous ne sommes pas faits pour être confinés en famille !

Sylvie est chargée de projet chez LIP mais elle est aussi et surtout maman de deux jeunes enfants âgés de 33 mois et 6 ans. Si Mathéis n’est pas encore scolarisé, sa grande soeur Maëlle entre en classe de CP à la rentrée prochaine. Elle doit donc apprendre à écrire en attaché mais rencontre des difficultés car elle est gauchère. Que de problématiques qu’une maîtresse d’école sait régler… mais pas forcément les parents.

Depuis lundi 23 mars, Sylvie peut compter sur le soutien de son mari, Florian, artisan à son compte. Il s’occupe des enfants pendant qu’elle traite les urgences professionnelles qu’aucun de ses collègues ne peut gérer à sa place.

De leur côté, Emilie et Stanislas (Stan pour les intimes) ont eux aussi deux enfants à charge, Jules 4 ans et Salomé 11 ans. Chargée de communication au sein du Groupe LIP, Émilie a dû délocaliser son poste de travail à son domicile pour pouvoir répondre à des besoins urgents de création.

Enfin, Marie, gestionnaire paie et administration du personnel chez LIP, et son mari, professionnel des travaux publics, doivent trouver un nouvel équilibre avec leurs deux garçons adolescents de 11 et 13 ans. Senjy et Soyane, isolés de leurs copains, peuvent compter sur leurs professeurs pour les occuper jusqu’à près de 23 heures le soir tant la charge de travail à fournir est importante. Pour eux, confinement ne rime pas du tout avec vacances imprévues !

Des mamans en arrêt de travail pour garde d’enfants

Officiellement, ces trois mamans comme de nombreux salariés français sont en arrêt depuis que les crèches et établissements scolaires ont fermé. Cette mesure exceptionnelle a été mise en place rapidement par le gouvernement et les entreprises.

Pourtant, ces salariées continuent de maintenir des liens avec leur manager et leurs collègues. Elles consultent leurs email, y répondent si nécessaire et peuvent gérer quelques urgences. Toutes les trois confirment qu’il est impossible de concilier télétravail et garde d’enfants. Marie parle même d’un sentiment de culpabilité vis-à-vis de ses fils lorsqu’elle prend quelques minutes pour travailler.

Elles doivent jongler constamment entre le rôle d’animatrice, de maman, de cuisinière, de femme de ménage et de maîtresse d’école, sans oublier d’être une femme. Alors, qui a dit qu’être mère n’était pas un métier à plein temps ?!

Le confinement et ses impacts positifs sur la vie de famille

Dans chaque situation difficile, il faut savoir tirer des leçons positives. C’est en tout cas ce qu’essaye de faire les mamans LIP. Pour Sylvie, la pénurie de couches culottes dans les supermarchés a obligé son fils à devenir propre la journée. Voilà une bonne chose, non ? Emilie, elle, développe ses compétences créatives en inventant de nouveaux jeux pour stimuler ses enfants. Bref, elles ont revu leurs priorités et profitent de ce confinement pour nouer des liens avec leur progéniture et leur mari. Inconsciemment, ce confinement impacte de façon positive la vie des familles françaises qui trouvent enfin du temps libre pour profiter.

Organiser ses journées entre email pro et jeux de société

Chaque matin, c’est le même rituel. Sylvie se lève à 6 heures afin de profiter des dernières heures de sommeil de ses enfants pour traiter les demandes des clients. Elle ne passe aucun appel et lors de ses visioconférences, ses enfants sont là pour assister calmement aux discussions. Pour les repas, c’est son mari qui se met aux fourneaux. Avec un peu de chance, elle peut profiter de la sieste du petit pour checker une nouvelle fois ses emails.

Quant à Emilie, elle consacre sa matinée aux devoirs. D’un côté, Jules doit apprendre à écrire son prénom et faire des dessins. De l’autre, Salomé continue son apprentissage avant l’entrée en sixième dans quelques mois. Le reste du temps, la petite famille joue dehors et jardine. Au total, Emilie consacre seulement une à deux heures de son temps pour le travail.

Enfin, Marie a elle aussi organisé ses journées avec ses deux adolescents. Chaque jour, ils doivent faire leurs nombreux devoirs disponibles sur une plateforme web. La famille n’a qu’un seul ordinateur ce qui complique considérablement l’organisation ! Le rythme est donc aussi soutenu qu’au collège. Pas de vacances pour les jeune garçons donc !

Les enfants subissent aussi la situation de confinement

Dans cette histoire, les parents ne sont pas seuls à subir la cohabitation. Les enfants aussi doivent apprendre à vivre autrement pendant quelques semaines. Pour les adolescents, le temps commence à être long et pourtant, ce n’est que le début ! Les premiers jours, ils ne comprenaient pas pourquoi ils ne pouvaient pas descendre jouer dans la cour de la copropriété. Heureusement, Marie et son conjoint sont très à l’écoute. Chaque soir, ils regardent ensemble le journal télévisé pour se tenir au courant. Les garçons sont invités à poser des questions ; la communication s’avère primordiale dans la situation actuelle.

Entre frères et soeurs, les relations sont parfois compliquées. Alors quand ils sont enfermés ensemble, vous imaginez bien que la maison est animée ! Entre les deux ados, les tensions sont palpables. Faire le gendarme, voilà le nouveau rôle à temps plein des parents.

Du côté des plus petits, la première semaine s’est relativement bien passée. Heureusement, la météo leur a permis de sortir prendre l’air. En revanche, il est difficile pour eux de comprendre pourquoi tout est fermé. Par exemple, Jules veut aller à la piscine ou à la médiathèque. Pour le moment, les jeunes enfants vivent ce confinement comme des vacances inattendues. Pourvu que ça dure...

Quelques précieux conseils pour réussir la cohabitation sur le long terme

Loin d’être des cas isolés, nos collègues ont souhaité donner quelques conseils aux parents qui supportent mal le confinement.

A la question, “quels conseils donneriez-vous aux autres parents ?”, Sylvie recommande de ne pas faire comme elle. Il est indispensable de ne pas être trop connecté et d’alterner les missions professionnelles et les activités avec les enfants. Emilie, elle, reconnaît qu’il faut faire preuve de créativité. Elle précise également qu’il faut absolument garder le lien avec l’extérieur. Par exemple, les apéros virtuels sont indispensables pour souffler et parler avec des adultes. Enfin, Marie conseille de se garder un petit temps pour soi, même si ce n’est que trente minutes par demi-journée. Dans cette situation, il est primordial de relativiser ; tant que tout le monde est en bonne santé au sein du foyer, estimons-nous heureux !

Le moral en berne et un sentiment de solitude

Après une semaine de confinement en famille, nos mamans salariées supportent plutôt bien le changement de rythme. Finis les trajets chez la nounou avant de courir prendre le train, finis les aléas des transports en commun ou les bouchons. Sylvie avoue même être moins stressée. Il suffit désormais de se lever, se préparer et faire quelques pas pour rejoindre le poste de travail.

Pour le moment, ces trois mamans aux métiers différents ne sont pas nostalgiques de leur routine professionnelle. Il est arrivé à Marie d’avoir le moral en berne et de se sentir seule alors qu’elle peut compter sur la présence de ses trois hommes à domicile pour lui changer les idées. En revanche, sur le long terme, la vie de bureau et les moments conviviaux avec leurs collègues peuvent leur manquer. Emilie craint une certaine lassitude pour les adultes et les enfants. L’ennui risque d’arriver mais elle relativise en pensant à celles et ceux qui vivent en appartement ou à ceux qui risquent leur vie en allant travailler.

N’oubliez pas qu’il est indispensable de rester chez vous, confinés, même si les journées peuvent être longues et compliquées avec vos proches ! Dites-vous que cette situation est éphémère et que dans quelques mois, vous rigolerez, en famille, de cette expérience hors du commun.