27/11/2020

L’absentéisme au travail est-il une fatalité pour les salariés ?

Voilà un sujet souvent tabou dans les entreprises : l’absentéisme au travail. Pour quelles raisons les salariés français s’absentent en moyenne 18,7 jours par an ? Quelles sont les actions à mettre en place pour lutter contre ce fléau ? Nos experts de l’emploi et du recrutement ont mené quelques recherches et les résultats sont éloquents.

Qu’est-ce que l’absentéisme au travail ?

Selon la société Eurecia spécialisée dans la gestion des Ressources Humaines, l’absentéisme en entreprise “inclut les arrêts de maladies ordinaires, de maladies professionnelles, les absences injustifiées et les accidents de travail ou durant les trajets”. 

En règle générale, le phénomène d’absentéisme au travail est directement lié à “une qualité insuffisante des conditions de travail (au sens large) : organisation du travail, pénibilité, absence de perspectives professionnelles, mauvais climat social, conciliation difficile entre les temps professionnels et privés, etc.”

Vous n’êtes plus épanoui à votre poste et vous vous absentez régulièrement ? Il est peut-être temps pour vous de trouver un nouvel emploi épanouissant ! Sur LIP SAFARI, plus de 1 800 offres sont disponibles en CDI, CDD et intérim, n’attendez pas plus longtemps pour donner un nouveau souffle à votre carrière.

Absentéisme VS présentéisme : un duel au travail ?

Nous avions abordé le présentéisme dans un autre article accessible sur LIP SAFARI. Ce phénomène très représentatif de la vie professionnelle en France a également ses conséquences sur la santé et les performances des salariés. Un employé trop présent (volontairement ou non) prend des risques importants pour son équilibre psychique, sa condition physique et sa carrière. Pour en savoir plus, consultez notre article !

Les chiffres de l’absentéisme et de l’engagement en entreprise

D’après le 12ème baromètre de l’absentéisme au travail et de l’engagement réalisé par la société Ayming, le taux d’absentéisme moyen était de 5,11% en 2019 en France, contre 5,10% l’année précédente. En moyenne, un salarié est absent 18,7 jours par an.

L’absentéisme selon les secteurs d’activité

En comparant 2019 et 2018, le cabinet Ayming constate deux grandes tendances :

  • L'absentéisme diminue dans les secteurs du Commerce (-9%), de l’Industrie-BTP (-9%) et de la Santé (-8%) alors qu’il était en hausse depuis trois années consécutives.
  • L’absentéisme augmente dans le secteur des Services (+9%).

Source : 12ème baromètre de l’absentéisme au travail et de l’engagement réalisé par la société Ayming

Qui sont les salariés les plus absents ?

Toujours selon ce baromètre, le taux d’absentéisme au travail augmente avec l’âge. Les salariés âgés de 40 ans et moins ont un taux de 3,94% en 2019 (contre 3,71% en 2018). En revanche, les actifs plus âgés sont davantage absents au cours de l'année avec un taux de 5,88%, mais c’est légèrement moins que 2018 (-0,10%).

Dans le détail, ce sont les salariés âgés de 56 ans et plus qui sont le plus souvent absents : 7,11%. A l’inverse, les jeunes actifs de 25 ans et moins ont un taux d’absentéisme au travail très bas de 2,85%.

Corrélation entre facteurs et durée de l’absence

Le cabinet Ayming distingue les absences supérieures à 3 mois et celles de plus de 3 mois car les facteurs responsables diffèrent en fonction de la durée de l’absence. Il ressort de cette enquête que 70% des absences de moins de 3 mois sont liées à un état de santé dégradé ou à une maladie. Seuls 5% de ces absences de courte durée sont attribuées à l’épuisement professionnel (burn out) contre 10% pour les absences de longue durée. En résumé, plus l’absentéisme au travail dure dans le temps, plus les facteurs professionnels sont en cause.

Les chiffres diffèrent également selon le genre des salariés. Les femmes sont davantage absentes (5,84% contre 3,59% pour les hommes). Cela s’explique par l’exposition accrue aux emplois précaires et moins qualifiés. En parallèle, les femmes doivent gérer les charges familiales et se retrouvent parfois dans une situation monoparentale qui implique de gérer seule un ou plusieurs enfants.

Enfin, une comparaison peut être effectuée entre les salariés cadres et non cadres. Une véritable disparité est visible : les cadres sont beaucoup moins absents (3,71%) que leurs collègues ouvriers, employés ou assimilés (6,45%).

Les impacts de l’absentéisme au travail sur les salariés présents

Quels que soient la durée de l’absence ou le motif, les tâches du salarié non présent doivent être confiées à ses collègues jusqu’à son retour. Cette situation peut engendrer une fatigue importante liée à l’augmentation de la charge de travail. Cela provoque inévitablement une réorganisation de l’équipe et peut générer une mauvaise ambiance. Enfin, le risque de démotivation est accru par les absences régulières de salariés.

Comment les entreprises peuvent-elles agir sur l’absentéisme de leurs salariés ?

Les salariés ayant répondu à l’enquête estiment que de nombreuses actions peuvent être mises en place par leur entreprise pour limiter au maximum le phénomène d’absentéisme au travail. En voici quelques exemples :

  • Changement d’horaire et de planning (40%) ;
  • Aménagement de poste (31%) ;
  • Changement de poste (16%) ;
  • Revalorisation salariale (12%) ;
  • Accompagnement par un psychologue (8%) ;
  • Recours au télétravail (8%).

Source : Ayming, 12ème baromètre de l’absentéisme et de l’engagement (étude 2020)

Combien coûte l’absentéisme aux entreprises françaises ?

Selon une étude de l’Institut Sapiens parue en novembre 2018, l’absentéisme au travail représente un coût “caché” très important pour les entreprises. Jamais comptabilisé dans les résultats ou budgets d’une société, ce phénomène coûterait 107,9 milliards d’euros par an, soit 4,7% du PIB. A titre de comparaison, cette somme représente près de la totalité du budget annuel dont dispose le ministère de l’éducation nationale.

Chaque année, on observe des périodes où le taux d’absentéisme est particulièrement élevé dans tous les secteurs d’activité. C’est le cas en automne et en hiver lorsqu’une épidémie de grippe se développe en France. Dans le secteur du BTP, les salariés sont davantage absents en cas d’intempéries par exemple. Ces absences sont connues, récurrentes et ne dépendent pas de l’entreprise mais pour toutes les autres absences liées à des problèmes d’ordre professionnel, c’est à l’employeur de prendre des mesures pour le limiter au maximum.

Le phénomène de ghosting au travail

Provenant du terme anglais “ghost” qui signifie “fantôme”, le ghosting en entreprise est synonyme d’abandon de poste. Ce phénomène n’est pas nouveau ! Depuis toujours des salariés quittent leur entreprise du jour au lendemain, sans prévenir et sans laisser aucune trace. L’abandon de poste peut également avoir lieu avant le premier jour d'embauche, c’est le cas quand un candidat ayant obtenu un poste ne s’est pas présenté le jour J, n’a pas prévenu et surtout ne donne plus de nouvelles. Dans tous les cas, cela révèle un véritable manque de respect et de professionnalisme.

En France, le ghosting au travail s’explique par le nombre croissant d’opportunités professionnelles pour les salariés. Un poste plus intéressant au sein d’une autre entreprise, et une rémunération plus attirante, suffisent pour que le salarié abandonne son emploi du jour au lendemain, au grand désarroi de son employeur.